Le patrimoine
légué tout au long de l'histoire corse est remarquable et riche : coffres,
dolmens, menhirs du néolithique, tours de la civilisation torréenne
(plateau de Levie, région de Porti-Vechju, Filitosa),
architecture gréco-romaine (Aleria, Mariana),
basiliques paléochrétiennes (Calvi, Sagone, Saint-Florent).
Dès le Haut Moyen Âge, un art préroman fut édifié.
À la fin du XIe siècle, la République
de Pise construisit des cathédrales côtières dans la Castagniccia,
le Nebbiu et la Balagne. Cet art roman pisan est présent jusqu'au XVe
siècle. À l'inverse, la présence de l'art gothique demeure limitée.
Avec la Contre-Réforme naît l'art baroque. Il se développe aux XVIe
et XVIIe siècles, notamment dans la région de Bastia
et en Castagniccia.
L'insularité, la présence génoise et les menaces permanentes des pirates
barbaresques ont marqué durablement les paysages corses. Gênes a légué
de nombreuses citadelles (Bonifaziu, Algajola, Porti-Vechju) et l'office
de Saint-Georges a doté l'île d'un système de surveillance en édifiant
des tours le long des côtes.
La langue corse est également très riche. Elle s'est construite au fur
et à mesure des apports extérieurs (racines celto-ligures, influences
latine puis toscane et secondairement génoise). Elle reste principalement
orale jusqu'au milieu du XIXe siècle puis devient écrite et est enseignée
depuis quelques années, de manière facultative.
Aujourd'hui, la polyphonie
corse (la paghjella, le chjam'è rispondi) maintient une tradition et
une culture, expression et reflet des luttes du passé, d'une île et
de ses habitants. Des groupes culturels comme Canta u Populu Corsu,
i Muvrini et tant d'autres, contribuent au renouveau de la culture corse.
Comparée aux réalités économiques, la culture corse a autant de sens
et d'importance.